Aconcagua

C’est parti pour un trek de 3 jours au pied de l’Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques !!!  Il culmine à 6962 m, à peine 2150 mètres de plus que le Mont-Blanc… Notre objectif : arriver à la « Plaza Francia » située à 4200 m et qui se trouve en bas du versant Sud de la montagne...

On chausse nos bottines, on constitue nos baluchons (à l’arrache !) et on signe une décharge de responsabilité à l’entrée du parc national (rassurant !). Et nous voilà sur la route ! On débute la rando à 2700 mètres d’altitude, chauds comme des baraques à frites !

Petite balade tranquille pour commencer… On longe un joli lac, il fait beau ; nous voilà tout sourire !

Petit à petit, à mesure que le dénivelé s’accentue, nos sourires s’atténuent… Nous virons rapidement au rouge, et si notre fierté ne nous avait pas obligés à continuer, on aurait probablement suivi ces mules et rebroussé chemin vite fait, bien fait ! Qu’à cela ne tienne, nous continuons !

  

Nous avions pour ainsi dire un équipement plutôt inapproprié : 2 énormes sacs de couchage, pas de matelas, une tente que nous avons dû louer, quelques sachets de soupe et deux repas lyophilisés (le premier offert par Caro et Alex, le deuxième fut le don de Nath, Gilou et Pitou à leur départ) un bout de pain, un opinel, 3 bouteilles d’eau et un camel bag (heureusement qu’il était là celui-là, ça nous a permis d’être pris un minimum au sérieux) ! Sinon, pas de réchaud, pas de couverts, pas d’assiettes et certainement pas de casserole… Voilà qui annonce la couleur !

Les paysages sont magnifiques ! Cela nous donne l’occasion de nous arrêter à de nombreuses reprises ! Gracias a dios !

Pour lutter contre le mal de l’altitude, nous avons reçu comme consigne de boire énormément d’eau. Ce que nous respectons à la lettre. Ca nous a probablement bien aidé parce qu’on n’en a pas trop souffert (seulement à la descente). Par contre, ça multiplie les pauses pipi !!!

Nous arrivons au camp de base avant que le soleil n’ait déserté, fiers comme des coqs ! On monte la tente, et on lance le repas. « Comment ? »,  allez-vous dire…  Et bien, c’est simple : on coupe un bouteille d’eau afin d’avoir un récipient, on sculpte un cuillère dans le reste du plastique et on demande aux gardiens du parc de nous faire don d’un peu d’eau chaude.  On mélange la mixture (un hachis parmentier lyophilisé offert par Caro et Alex) avec l’eau chaude et on laisse « cuire » 20 minutes. Résultat surprenant : c’est vraiment bon !!! Et puis, cerise sur le gâteau, les copines nous avaient même offert le dessert : une mousse au chocolat ! Un repas 3 étoiles pour notre première nuit en montagne ! Merci les filles !!!

Le lendemain, nous repartons à l’aube. Il fait encore très frais… Le soleil met du temps à parvenir jusqu’à nous. Mais la grimpette se charge de nous réchauffer ! On grimpe, on grimpe, on grimpe… En silence… Parce que, dans ces circonstances, on manque souvent de conversations ! Et puis, après quelques heures de marche, nous découvrons un glacier aux allures originales : il forme des vagues et est recouvert de terre… C’est interpelant…

Quelques gouttes de sueur plus tard, nous commençons à apercevoir l’Aconcagua… L’A-CON-CA-GUAAA ! Yépaaaaa !!! Il trône majestueusement au milieu des autres montagnes, écrasées telles des sujets entourant leur monarque. Magnifique !

Nous arrivons au mirador, où l’on s’écroule littéralement ! Et, sans même s’en rendre compte, nous voilà déjà dans les bras de Morphée… Mauvaise idée ! Le soleil à 4100m d’altitude est violent ! Très violent… On reprend la route, mais ce coup-ci, on descend. C’est dingue comme ça va plus vite dans ce sens-là !

Nous retrouvons notre tente au camp de base, ainsi que notre risotto qui n’attend qu’à être mangé. La technique de la veille ne fonctionna pas aussi bien: le repas était dégueulasse ! Les papilles et le corps tout entier nous l’ont confirmé !!! La montagne s’en souvient encore…  On a envie de dire : « Merci Nath, Gilou et Pitou ! A l’avenir, vous garderez vos crasses pour vous ! »… ;-)

Le lendemain, le réveil est brutal ! On s’effraye tous les deux ! On a changé de tête ! Nos visages ont doublé de volume ! On nous avait pourtant bien dit de faire attention au soleil…

Nous replions la tente et c’est « la tête dans l’cul » (ou « la tête en forme de cul ») que nous reprenons le chemin vers la civilisation…

Une superbe route à travers la Cordillère, un petit passage frontière comme on les aime et à nous le nord du Chili !