Foz de Iguaçu
Le trajet jusqu’à Iguaçu s’est passé sans encombre, si ce n’est le passage d’un col de montagne dans les nuages. On n’y voyait pas à 2 mètres et il fallait être très vigilant afin de ne pas emboutir les camions qui avançaient comme des escargots dans les montées. Nous avons passé notre première nuit dans une station-service. Le lendemain, nous nous sommes arrêtés sur une aire d’autoroute pour manger un bout. Un bout, que dis-je ??? A peine assis, la serveuse nous demande quelle viande nous désirons. Vu nos connaissances très basiques de portugais, nous acceptons ce qu’elle nous propose et qui semble être la formule unique. Résultat : pour quelques euros, 9 plats nous sont servis au fur et à mesure ! Même pour de bons mangeurs comme nous, ce fut rude ! Nous terminons péniblement le tiers de chaque plat… C’était pourtant délicieux ! Quel gâchis… Ce repas gargantuesque nous oblige à faire une petite sieste, moment que nous chérissons tous les 2. ;-)
Nous arrivons à Santa Terezinha de Itaipu en fin d’après-midi et sommes accueillis par Celso, le papa de Dani, une amie de Seb. Quel accueil ! Nous sommes pris en charge comme si nous étions ses propres enfants. Son principal souci était que nous passions un agréable voyage en Amérique du Sud. Il a donc tout mis en place pour arranger les problèmes d’infiltration d’eau dans le van. Il a même entrepris la construction d’une structure permettant de maintenir la roue de secours à l’arrière du van afin d’éviter d’abimer la carrosserie. Ingénieux et rapide ! Encore merci Celso !
Quel personnage ce Celso ! Il est patron d’une petite entreprise de « Churrascaria », c’est-à-dire qu’il construit des barbecues pour l’intérieur ou l’extérieur des maisons et restaurants. Il faut, au préalable, vous dire que cela est très courant au Brésil. La plupart des restaurants en sont équipés et une partie des maisons également. Voilà une petite entreprise qui ne connait pas la crise…
Celso a des origines italiennes, il comprend donc l’italien. C’est un grand amateur de pêche, de bonne viande et de vin. Voilà quelques passions qui ont facilité le contact entre Seb et lui. Il aime également collectionner les carabines à plomb et il nous a permis de nous entrainer un peu. On s’en est plutôt pas mal sortis ! Nous avons même testé la sarbacane. Plus exotique mais très efficace, on n’aimerait pas se trouver dans la ligne de mire.
Sa femme Sandra et sa petite fille Angelina sont adorables toutes les deux. Et nous avons pu apprendre un peu le portugais grâce à elles et au programme télévisé pour enfants qui passait en boucle des chansons telles que : « Tête épaule et genoux pieds » en portugais. Idéal pour apprendre la langue !
C’est également à Santa Terezinha de Itaipu que nous avons fait un check-up complet du moteur et de l’installation électrique du van. Nous avons dû changer la courroie et acheter un nouveau transformateur. Pour trouver cet appareil, nous avons été au Paraguay. Quelle expédition !!! Apparemment, tout est moins cher au Paraguay. Du coup, tous les brésiliens vont y faire leurs courses. La ville paraguayenne nommée Ciudad del Este est un « city-shopping ». En effet, la ville n’est constituée que de magasins de tous types : grands, petits ou immenses. On y trouve de tout, pour tous les prix, pour les grands ou les petits, en contrefaçon ou pas. C’est le paradis des bonnes affaires. IN-CROY-ABLE !!! Heureusement, cependant, que nous étions accompagnés de Celso car nous n’y avions pas vraiment un sentiment de sécurité. La pauvreté y est beaucoup plus présente qu’au Brésil. Le pays semble fort souffrir de la mauvaise gouvernance de ses dirigeants… et les policiers semblent sortis tout droit d’un mauvais film ripoux de séries B.
Celso s’est également mobilisé pour que nous puissions passer la frontière sans problème vers l’Argentine. Nous avions effectivement quelques appréhensions quant à ce passage… A raison ! Les détails suivront…
Quelques jours plus tard, nous sommes allés voir les chutes d’Iguaçu du côté brésilien. Très impressionnant ! Malheureusement, comme à notre habitude ici, nous y avons amené la pluie…. Cela n’a pas enlevé la beauté du spectacle. Sur probablement un bon kilomètre, de puissants filets d’eau se jettent quelques 70 mètres plus bas. Cela produit une vapeur d’eau tout à fait impressionnante. Malheureusement, à cause du ciel gris, le contraste avec les chutes est moins fort. Du coup, nos photos ne rendent pas aussi bien qu’on l’aurait espéré. Du côté brésilien, on se trouve en face des chutes et, à la toute fin du parcours, on a l’occasion de s’en approcher en empruntant une passerelle où ça mouille !!! On se retrouve alors face à un mur d’eau et on ne peut que s’émerveiller en ressentant la puissance que dégage cette incroyable quantité d’eau. On comprend facilement ici comment l’eau peut devenir une source d’énergie !
Le lendemain, nous décidons de visiter le parc des oiseaux d’Iguaçu et d’ensuite, quitter le Brésil pour passer en Argentine. Malgré le côté très touristique de l’attraction, nous tombons sous le charme des papillons et colibris, nous nous amusons à communiquer avec les perroquets et nous slalomons entre les coups de becs des toucans au caractère lunatique dans la grande volière.
Le passage de la frontière était un peu angoissant mais cela s’est très bien passé. Jusqu’à ce qu’on arrive au dernier poste de douane argentin. Les douaniers refusent de nous laisser entrer sur le territoire argentin avec Emile car nous ne possédons que son titre de propriété provisoire. Nous sommes donc forcés de le laisser avec les autres véhicules « saisis » par la douane. Après avoir fait rapidement un sac, nous prenons le taxi pour rejoindre la ville de Puerto Iguazu, en Argentine. Ici, on parle espagnol ! Gracias a Dios !!! Nous arrivons à l’ « hôtel » de jeunesse (tant il est majestueux et énorme !) et, très vite, nous faisons la connaissance de jeunes voyageurs bien sympas qui nous font rapidement oublier nos tracas.
Nous devrons peut-être bien attendre ici plus de 2 semaines, le temps de recevoir les papiers définitifs du véhicule. Mais nous gardons le moral : malgré le surcoût que représente ce séjour forcé à l’hôtel, il existe endroits plus désagréables pour passer le temps…