En route pour Salta
Nous avions quitté la province de Missiones pour celle de Salta qui se situe 1200 km plus loin. Halte prévue à Resistencia, ville au départ de laquelle commence une longue ligne droite de plus de 600 km à travers une vaste zone de plaines. Le seul petit souci intervient à la sortie de Corrientes, nous sommes à nouveau confrontés à un contrôle de police un peu délicat. Cette fois-ci, nous étions en faute parce que nous avions une roue de secours à l’arrière du van. Apparemment, cela ne serait pas permis car elle dépasse du pare-choc arrière. Le policier voulait nous faire payer « una multa » (une amende) que nous aurions dû régler le lendemain au tribunal de police de Corrientes ! Après quelques supplications, il nous demande si on peut mettre la roue de secours à l’intérieur du van et nous laisse partir comme ça… Ouf ! Nous arrivons donc à Resistencia, face au « camping » qui nous avait été renseigné. Nous sommes un peu déçus de découvrir qu’il s’agit en fait d’un parc glauque et bruyant. C’est alors qu’un scooter s’arrête à côté de nous. Un homme, sa femme et sa fille nous interpellent car ils ont vu que notre plaque d’immatriculation provenait de Floride. Ils y ont vécu quelques années. Ils nous ont gentiment offert de passer la nuit chez eux (dans la chambre toute rose des enfants !). Nous avons partagé un barbecue et quelques délicieuses empanadas (spécialité argentine que nous nous ferons un plaisir de vous faire découvrir à notre retour). Au cours du repas, nous avons appris qu’ils avaient dû rentrer en Argentine suite à des problème de carte verte aux USA. Dur dur pour eux, surtout qu’ils semblaient avoir un certain niveau de vie en Floride, qu’ils sont loin d’avoir retrouvé en Argentine.
Le lendemain, avant de prendre la route pour Salta, nous décidons de passer à la « gomeria » (un magasin de pneus) afin de faire vérifier l’état de nos pneus. C’est à se demander si nous sommes extrêmement chanceux où si tous les habitants de Resistencia sont aussi charmants, mais nous faisons encore de très chouettes rencontres dans ce garage. Le patron nous laissera même partir sans payer les quelques réparations qui ont dû être réalisées sur nos pneus. Quelle dommage que nous n’ayons plus de Mignonnettes à leur offrir !
Nous entamons ensuite l’interminable ligne droite qui nous attendait. Les paysages se succèdent et nous sommes tout étonnés d’apercevoir quelques émeus (sorte d’autruches) pas loin de la route. Mais le plus impressionnant reste le nombre de rapaces que nous croisons tout au long du chemin. Seb est aux anges !
La région est très aride. Nous sommes passés sur de nombreux lits de fleuve ou de rivière à sec. Nous avons également assisté à un feu de forêt plutôt impressionnant !
Et puis, nous avons même pris des flics en stop ! Et oui ! Voilà les premiers flics que nous croisons en Argentine qui ne nous font pas de misères ! C’était assez sympa finalement… Ils nous ont entre autres expliqué ce que représentaient toutes les petites chapelles toutes décorées de rouge que l’on peut croiser un peu partout le long des routes. Il s’agit en fait de petits temples à l’honneur de « Gauchito », protecteur des conducteurs.
Au bout de la looooongue ligne droite, nous nous installons au bord d’une jolie rivière près du village d’El Quebrachal. A part quelques pêcheurs, nous sommes quasiment seuls. Seb en profite même pour tester notre nouvelle douche en plein air : le grand luxe !
De l’eau à nouveau, du monde à la place des pigeons et des rapaces, fin de l’interminable trajet et apparition des montagnes. Quelques heures plus tard, nous arrivons à la ville de Salta : à peine croyable, une énorme cité en plein cœur des montagnes ! Salta est une ville coloniale au départ de laquelle démarre la plupart des excursions dans la région. En tant que capitale de la province, cette ville est plutôt animée. Il y a une jolie place sur laquelle il fut bien agréable de se reposer au pied des orangers et des palétuviers (on ne sait toujours ce que c’est d’ailleurs, un palétuvier, mais on aime bien le nom).
Mais nous avons dû quitter la ville plus tôt que voulu car il était bien difficile d’y trouver un endroit agréable pour passer la nuit. Nous avons donc débuter plus vite que prévu notre périple dans les montagnes. Première nuit à La Caldera, dans un camping municipal où nous avons fait la connaissance d’un petit bout de femme, haute comme trois pommes, qui avait définitivement décidé de nous suivre partout où nous allions. On était bien embêtés de ne pas savoir où étaient ses parents et s’ils n’étaient pas occupés à la rechercher dans tout le village mais le moment partagé avec elle fut franchement chouette ! Lo a malgré tout dû rappeler à la petite demoiselle que Seb était SON amoureux… Elle était aussi tombée sous le charme ! Quel succès cet homme !
Le lendemain, tout excités par l’aventure qui nous attend, nous plions bagages assez tôt. Après à peine une dizaine de kilomètres, les surprises commencent ! Nous découvrons un lac entouré de vaches, de chevaux, de taureaux et de rapaces. L’endroit est magique ! On se sent déjà à mille lieux de la ville mais nous sommes loin de nous douter de tout ce qui nous attend…